Aline Bourdiol-Deloche
Née de la Terre et du Feu, l'un ne peut exister sans l'autre.
Unis pour le meilleur comme le pire.
La Terre.
Je me souviens de la toute première fois.
Une petite boule ,rouge, douce ,fine et umide, blottie au creux de ma main .
Elle c'est glissée sous mes ongles , collée , à ma peau.
Là j"ai compris que c'était elle qui me tenait.
La Terre.
Dans la masse! Je découpe méticuleusement un moceau.
Un peu ? Beaucoup , non pas trop à la folie !
A cet instant , le duo commence , comme une vase à trois temps .
Je plonge dans la Terre souple et froide .
Mes mains doucement pressent , pincent , écrasent ....
Jusqu'au moment ou la matière si fine entre mesdoigts , la limite de la rupture.
Elle n'a plus rien à me donner !
Reprendre son souffle à tout prix à nimporte quel prix ,dans la force et la violence peu importe.
Reprendre son souffle !
Je la retourne , lafrappe, la jette, la bas, la retourne... encore et encore .
C' est là le deuxième temps de la valse.
Tout ce temps j'ai cru mener la danse, tout méchappe .
Sur la piste un amas , fripé , plissé , rabougri et racorni .
Que vais-je en tirer ?
Non que va-t-elle m'offrir !
Il va falloir la révéler .
Tout cela sans la briser.
Puis viendra l'épreuve du feu.
On commence souvent par un cuisson RAKU .
Tout au fond d' une vielle marmite , quelques copeaux de bois , du papier...
On y plonge maladroitement la pièce incandescente , la flamme monte , l'enveloppe ,un tourbillon de fumée nous surprend .
Rapidement il faut fermer et attendre que la magie opère.
Le Feu nous a conquis !
Demain vite on fer de nouvelles pièces pour rallumer ce Feu .
Quelques brindilles sur lesquelles délicatement on soufflera .
Il faudra le nourrir petit à petit , doucement .
Puis viendra le temps des planches des buches tout ce qui nous tombent sous la main pourvu que cela brûle.
Durant des heures , attiser , retirer la braise remettre du bois le gaver comme un mostreà plusieurs têtes.
Après tant d'offrande , repu ,débordant de braise on l' étouffera.
Il faudra attendre...
Le mannque d' oxygène fera la différence.
Nos prières seront-elles éxaucées?
Au crépuscule ; rougie par les flammes, la peau et les cheveux imprégnés de l' odeur acre de la fumée ,
je bois encore de l'eau claire et fraîche ...
J'ai toujours soif ; commen si maintenant le Feu me consumait , Moi ...
Aline Bourdiol Deloche
Souffle, souffle le vent, souffle sur les flammes du feu
Et dis leur le parfum de la terre.
Souffle, souffle le vent, souffle sur la braise du feu
Et dis leur les couleurs de la terre.
Souffle, souffle le vent, souffle sur le feu qui m’habite
Et dis leur la force de ma terre.
Souffle, souffle le vent, souffle
Et dis leur comment, quand on s’abandonne à la terre on devient la terre.
Souffle, souffle le vent, souffle
Et dis leur je suis l’esprit de la terre.
Souffle, souffle le vent, souffle
Et dis leur je suis les mains de la terre.
Souffle, souffle le vent, souffle
Et dis leur je suis le cœur de la terre.
Souffle, souffle le vent, souffle
Et dis leur comment, quant la terre s’abandonne elle vibre avec nous.
Souffle, souffle le vent, souffle
Et dis leur c’est la forme intérieure de la terre qui bouge avec moi.
Souffle, souffle le vent, souffle
Et dis leur c’est la forme révélée de la terre qui se tient debout avec moi.
Souffle, souffle le vent, souffle
Et dis leur c’est la forme aboutie de la terre qui se tient immobile avec moi.
Souffle, souffle le vent, souffle sur les flammes du feu
Et dis leur j’ai le parfum de la terre.
Souffle, souffle le vent, souffle sur les braises du feu
Et dis leur j’ai les couleurs de la terre.
Souffle, souffle le vent, souffle sur le feu qui m’habite
Et dis leur la force que me donne la terre.
Aline Bourdiol Deloche
TEXTE
Aline Bourdiol-Deloche